L’intelligence collective : effet de mode ou source d’engagement durable ?

L’intelligence collective : effet de mode ou source d’engagement durable ?

 

D’après l’étude Gallup, seuls 9% des salariés en France se disent motivés par leur travail et pleinement engagés dans ce dernier (contre 33% aux Etats-Unis).
En s’appuyant sur les études récentes, Claire Moïse, consultante Reor, vous propose d’identifier les conditions permettant de développer l’engagement de vos collaborateurs en s’appuyant sur les principes de l’intelligence collective. Parmi les points abordés :
Notre relation au travail : constat et évolution.
Ce qu’apporte l’intelligence collective au sein de l’équipe.
Les conditions de l’émergence de l’intelligence collective.
Quelques exemples pour remobiliser votre équipe.
Les bénéfices pour votre organisation.

Animatrice du webinar
Claire Moïse,
Consultante senior

Des émotions dans mon entreprise ? Pas mon genre !…

Des émotions dans mon entreprise ? Pas mon genre !…

Aujourd’hui, les émotions sont sorties de la sphère de l’intimité.
Elles sont partout : médicalisées, marchandisées, managées.
La peur, la colère, la joie, le dégoût et la tristesse sont la matière vivante de nos expériences quotidiennes. C’est évident dans la vie personnelle : écouter (et liker !) une jolie musique, retwitter une vidéo amusante… Mais les émotions deviennent également de plus en plus prégnantes dans notre vie professionnelle : sourire à un prospect, prendre soin de ses clients. L’objectif de ce webinar est réfléchir aux liens entre émotions, travail… et genre :
Quelles émotions ressentez-vous le plus dans votre espace professionnel ? Pourquoi, selon vous ?
Quelles émotions admettez-vous ou proscrivez-vous dans votre univers professionnel, votre secteur d’activité, votre métier ?
Une même émotion peut-elle être valorisée différemment si elle est exprimée par un homme ou par une femme ? Quels en sont les bénéfices et les inconvénients pour chacun des deux genres ?
Comment mieux accepter ses émotions, sans jugement et sans a priori ?

Animatrice du webinar
Davina Rowley,
Consultante et formatrice

On ne peut rêver que si l’on a les pieds sur terre. Plus les racines sont profondes, plus les branches sont porteuses.

On ne peut rêver que si l’on a les pieds sur terre. Plus les racines sont profondes, plus les branches sont porteuses.

« Je crois qu’on ne peut rêver que si l’on a les pieds sur terre. Plus les racines sont profondes, plus les branches sont porteuses. » Juliette Binoche.

Rêver c’est laisser aller son imagination, alors qu’avoir les pieds sur terre c’est rester connecté à la réalité.
Il serait alors possible d’avoir la tête dans les nuages et les pieds dans la glaise ?
Bien sûr ! La deuxième phrase nous donne quelques indications et l’on voit alors apparaitre l’équilibre entre rêver et agir. Rêver sans action concrète peut rester un simple fantasme, tandis que s’enraciner dans la réalité permet de transformer les rêves en objectifs réalisables.

Les « racines profondes » symbolisent des fondations solides, comme des valeurs, des compétences, des enseignements ou des expériences. Ces racines sont essentielles pour fournir la stabilité nécessaire à la croissance et au développement, tout comme un arbre solide a besoin de racines profondes pour soutenir ses branches.

Être « les pieds sur terre » peut signifier être conscient des défis et des réalités pratiques, ce qui est crucial pour transformer les rêves en plans d’action concrets. Cela implique également un certain pragmatisme et de sens des responsabilités.

Les « branches porteuses » représentent les ambitions et les objectifs qui découlent de bases solides. Plus les racines sont profondes, plus l’individu ou le groupe est capable de soutenir des rêves ambitieux et d’atteindre des objectifs élevés.
Dans le travail d’accompagnement, individuel ou collectif, nous utilisons souvent cette métaphore de l’arbre qui a même donné lieu à une approche de pratique narrative*.

Se questionner sur ses valeurs (les racines), ses compétences et ses forces (le tronc), permet de faire émerger les branches (ses rêves, ses objectifs, ses espoirs) et de tracer alors l’itinéraire (stratégie et plan d’actions) pour les atteindre.

Se comprendre profondément soi-même permet de mieux guider ses aspirations vers des réalisations significatives et durables.
Dans un travail de coaching, individuel ou d’équipe, cela fait en outre ressortir alignement ou dissonance, permettant alors d’agir en conséquence.

Cette citation met donc en lumière l’importance d’une approche équilibrée entre les rêves et la réalité, soulignant que des fondations solides et une conscience de la réalité sont essentielles pour transformer les aspirations en accomplissements tangibles.

C’est aussi une invitation à se questionner…
Quel a été votre dernier rêve professionnel ? Qu’en avez-vous appris ? Quel serait votre prochain projet professionnel ? Si vous aviez une baguette magique, à quoi ressemblerait-il ?
Et côté racines, comment prenez-vous soin de vos racines ? des racines de votre équipe ? Comment nourrissez-vous les racines de ce projet ? le socle commun de votre équipe ?
Et pour aujourd’hui, si vous semiez quelques pincées de rêve dans votre journée ?

Camille Delporte
Consultante, coach et formatrice chez Reor.

Thierry Mollichon
Consultant, coach et formateur chez Reor.

À propos
Juliette Binoche est une comédienne française née en 1964. Elle mène une carrière internationale à travers laquelle elle joue dans plus de soixante films. Elle a remporté de nombreux prix : un César, un Oscar, un BAFA (British Academy Film Awards), un Ours d’argent, un  Prix d’interprétation féminine du Festival de Cannes, une Coupe Volpi, un Prix Goya.

Vincent Van Gogh (1853-1890) est un peintre et dessinateur néerlandais. Il est considéré comme l’un des artistes les plus importants de la fin du XIXe siècle. Son oeuvre, ignorée en son temps et mondialement reconnue ensuite, comporte 2000 peintures et dessins. Son influence sur les avant-gardes artistique du XXe siècle est majeure.

* Voir l’ouvrage de Dina Scherrer Accompagner avec l’arbre de vie : une pratique narrative.

On ne naît pas femme, on le devient

On ne naît pas femme, on le devient

Autoportrait en costume tehuna

Frida Kahlo, Autoportrait en costume tehuana*, 1943

À l’heure où les politiques d’égalité femmes/hommes sont parmi les sujets prioritaires de nombre d’entreprises, la citation de Simone de Beauvoir résonne fort.

En effet, elle nous amène à nous interroger sur la notion de leadership au féminin, en énonçant l’importance de la construction sociale dans l’identité féminine et le comportement qui lui est associé.

Plusieurs étapes peuvent accompagner les managers et les RH dans leurs réflexions sur la carrière des femmes :

1. Déconstruire les stéréotypes de genre
S’interroger et remettre en question les comportements attendus en fonction du genre et privilégier les expériences, qualités et forces individuelles des personnes, indépendamment de leur appartenance à un sexe ou un autre.

2. Encourager l’évolution des environnements vers plus d’inclusivité :

    • S’interroger sur la mixité dans tous les métiers encore marqués par le genre. Ainsi, les études sur la toujours très faible représentation des femmes dans le secteur numérique, malgré les efforts du secteur pour les attirer, montrent à quel point l’environnement et l’éducation jouent un rôle dans ces (non) choix.
    • Promouvoir la création d’un environnement de travail inclusif où chacun est évalué sur la base de ses contributions et de son mérite, indépendamment du genre.

Dans le cadre des réflexions précédentes, les femmes managers, elles, ont le pouvoir de :

3. Trouver leur style de leadership
Indépendamment des attendus sociétaux, explorer le style de leadership qui convient le mieux à chacune, en fonction de leur personnalité et des besoins des équipes.

3. Identifier les freins systémiques et personnels lors de l’évolution professionnelle

    • Avoir une vision claire de leurs objectifs professionnels.
    • Les faire connaitre clairement.
    • Identifier les leviers (mentoring, réseau) qui permettent de contourner ces freins. À un certain niveau de responsabilité, prendre du temps pour développer son réseau et trouver ses appuis dans l’organisation est aussi important que d’être opérationnel dans les missions liées à la fonction.

En ne pensant pas leadership au féminin, mais leadership tout court, chaque manager trouvera le style qui lui est propre, indépendamment de toute injonction extérieure.

Marie-Anne Ferrat
Consultante et formatrice chez Reor

À propos des auteures citées
Simone de Beauvoir (1908-1986) est une philosophe et romancière française. Elle est professeure agrégée de philosophie, elle enseigne quelques années. Son livre Le deuxième sexe paru en 1949 est considéré comme une référence du Féminisme dont elle est une figure majeure dans la France du 20e siècle. Elle obtient le prix Goncourt en 1954 pour Les Mandarins.

Frida Kahlo (1907-1954) est une artiste peintre mexicaine. Elle défend très jeune l’émancipation des femmes et l’égalité femme/homme. Elle traduit ses souffrances physiques (et morales dans des œuvres puissantes et symboliques, puisant son inspiration dans les traditions populaires mexicaines. Sur les 143 œuvres peintes, 55 sont des autoportraits.
*Il est à noter que ce costume est traditionnel de la société zapothèque qui est matriarcale.

La valeur d’un homme tient dans sa capacité à donner et dans sa capacité à recevoir

La valeur d’un homme tient dans sa capacité à donner et dans sa capacité à recevoir

Citation d’Albert Einstein.

Georges Braque, Les Oiseaux, plafond de la salle Henri II du musée du Louvre, 1953

Imaginez ! Vous poussez la lourde porte du métro. À six ou sept mètres derrière vous, une personne : vous lui tenez la porte, par politesse. Elle accélère le pas. Arrivée à votre niveau, elle vous remercie… et tient la porte à la personne suivante.  Et ainsi de suite.

Cette situation illustre le principe du don et du contre- don : A donne à B qui donne à C, lequel rend à D.
Cette dynamique du « donner-recevoir-rendre », mise en lumière par Marcel Mauss, est essentielle dans une équipe, en particulier en période de complexité, d’urgence ou d’incertitude :

– savoir demander, sans exiger ;
– accepter les « dons » ;
– donner sans condition ;
– rendre.

Cette réciprocité bien comprise entre informations, idées et coups de main, est le terreau qui alimente la performance collective et le bien-être au sein des équipes.

La performance collective dépend de cette envie de participer… et de l’énergie des managers à promouvoir la coopération comme principe d’action !
Pour favoriser la coopération :

  • Encouragez la communication ouverte et le partage d’informations entre les membres de l’équipe.
  • Valorisez le travail d’équipe et reconnaissez les contributions individuelles à des objectifs communs.
  • Organisez des activités de renforcement d’équipe pour favoriser la collaboration et renforcer les liens entre les membres.
  • Créez un environnement de confiance où chacun se sent à l’aise pour exprimer ses idées et ses préoccupations.
  • Favorisez la diversité pour stimuler la créativité et la résolution de problèmes.
  • Impliquez activement les membres de l’équipe dans le processus de prise de décision et valorisez l’apport de chacun et chacune.
  • Établissez des objectifs clairs et partagés pour l’équipe, en mettant l’accent sur la réussite collective plutôt que sur les réalisations individuelles.
  • Récompensez et reconnaissez publiquement les comportements coopératifs et les réussites de l’équipe.

La coopération est le choix gagnant pour construire des équipes plus fortes, plus résilientes et plus innovantes !

Barberine d’Ornano
Directrice associée chez Reor

A propos des auteurs cités

Albert Einstein (1879-1955)
Prix Nobel de Physique en 1921.
Il publie sa théorie de la relativité restreinte en 1905 et sa théorie de la gravitation, dite relativité générale, en 1915. Il contribue largement au développement de la mécanique quantique et de la cosmologie.

Marcel Mauss (1872-1950) est un philosophe et anthropologue français. Il enseigne l’histoire des religions primitives à l’École pratique des hautes études puis la Sociologie au Collège de France. Il est considéré comme le père de l’anthropologie. Il co-fonde l’Institut d’ethnologie de Paris. Son texte le plus connu, Essai sur le don, paraît en 1925.

Georges Braque (1882-1963) est un peintre, sculpteur et graveur français. Il figure parmi les représentants majeurs de l’art moderne en France. Fauve puis cubiste, il peint notamment, de 1952 à 1953, Les Oiseaux pour le plafond de la salle Henri II du musée du Louvre.

Qui déplace une montagne commence par déplacer des petites pierres

Qui déplace une montagne commence par déplacer des petites pierres

Giovanni Giacometti, Paysage de neige, 1910

Citation de Confucius.
Dans un environnement professionnel en perpétuelle transformation – organisations, évolution des pratiques, etc. – où la réactivité et les résultats immédiats sont la norme, cette maxime de Confucius nous invite à endosser la posture du chef de cordée :

  1. Porter et partager une vision claire du cap à atteindre. Quelle ambition nous fixons-nous ? Pourquoi nous mettre en marche maintenant ? Cette vision agit comme une boussole dans l’incertitude et la complexité.
  2. Baliser le chemin. Prévoir les étapes, les obstacles à franchir, les pierres à déplacer, les points d’appui, les ressources à prévoir, les risques à prévenir.
  3. Avancer pas à pas, les yeux rivés sur les avancées. Chaque petit progrès, chaque défi relevé est une victoire !
  4. Garder le point d’arrivée en ligne de mire. Maintenir le cap malgré les obstacles et les aléas. Faire aboutir un projet est affaire de détermination, de décisions, d’actions bien pensées et d’improvisation, d’attention aux grains de sable qui peuvent enrayer le mouvement en gardant en permanence la vision d’ensemble !
  5. Faire équipe. Un projet est avant tout une aventure humaine collective qu’il s’agit d’incarner et de mettre en mouvement, en pratiquant les 4 C de l’action collective :
    Communiquer sans relâche sur le pourquoi et le comment pour insuffler l’envie de réussir ;
    Coordonner (qui fait, quoi, quand…), donner sa place et sécuriser le chemin de chacun ;
    Coopérer : amener chacun, allié, hésitant ou récalcitrant, à coopérer. L’implication précède l’adhésion !
    – faire Confiance et reconnaitre les contributions.

La montagne évoquée par Confucius est bien plus qu’un superbe paysage à contempler. C’est une ardente invitation à oser et faciliter l’action collective !

Barberine d’Ornano
Directrice associée et formatrice chez Reor
et
Marie-Anne Ferrat
Consultante, coach et formatrice chez Reor

A propos des auteurs
Confucius (551-479 av. J.-C.), nom latinisé de Kong Qiu ou encore Zhongni, est un philosophe chinois. Il est le fondateur du Confucianisme, l’un des plus grands courants de pensée philosophique, morale et religieuse de Chine.

Giovanni Giacometti (1868-1933) est un peintre suisse, père du sculpteur et peintre Alberto Giacometti.
Il est l’un des artistes majeurs de la modernité suisse.

Chaque matin, il allait tirer ses plantes par les feuilles afin de hâter leur croissance.

Chaque matin, il allait tirer ses plantes par les feuilles afin de hâter leur croissance.

Berthe Morisot, Jardin à Bougival, 1884

Berthe Morisot, Jardin à Bougival, 1884

« Chaque matin, il allait tirer ses plantes par les feuilles afin de hâter leur croissance. » Citation de Jules Verne dans Voyage au centre de la Terre.

Cocasse cette image du savant émérite Lindenbrouk dépeint pas Jules Verne ! Mais qui invite à faire siens, dans son management, quatre enseignements du jardinage :

  1. Une fois la graine plantée, nul besoin de déterrer une plante pour surveiller sa pousse. Elle trouve par elle-même les ressources de son développement. De la même façon, favoriser l’autonomie et la croissance d’un collaborateur implique d’abord de lui donner des occasions de sortir de sa zone de confort, ensuite de faire confiance à son envie de bien faire, enfin de lui donner « un coup de pouce » au moment opportun. Gare à la tentation de la surprotection et du surcontrôle !
  2. Chaque plante parvient à maturité à un rythme qui lui est propre. Chaque collaborateur présente un potentiel, un rythme et des modalités d’apprentissage spécifiques. Au manager d’observer le fonctionnement de chacun, de lui apporter le juste soutien dont il a besoin, et de se rendre disponible aux moments-clés tels sa prise de fonction, une nouvelle responsabilité, un problème rencontré, ses départ et retour de formation, etc. Gare à la confusion entre égalité et équité !
  3. Comme un jardin bien fertilisé, un collectif de travail entretenu prospère. Au manager de trouver le bon dosage d’information et d’échanges dont l’équipe a besoin, de ménager des temps de convivialité et de ressourcement, d’installer les « bonnes routines » pour travailler ensemble et d’entretenir l’agilité par des petits changements réguliers…. enfin de veiller à la qualité des interactions de l’unité avec son environnement : bénéficiaires, décideurs, fournisseurs. Gare à la tentation de croire qu’il suffit de fixer des objectifs pour que l’intendance suive !
  4. La permaculture privilégie le mélange des plantes domestiques et sauvages, comme des fruits et des légumes, pour que chaque végétal pousse mieux. En intelligence collective, la diversité est source de richesse, l’hétérogénéité est source de qualité décisionnelle et d’innovation. Le tout est de savoir intégrer les contributions de chacun, et de ne laisser personne sur le bord de la route ! Attention à la « pensée de groupe » !

En management, le « tout et tout de suite » du professeur Lindenbrouk de Jules Vernes est une illusion.
Bon jardinage ! Avec attention, patience et bon timing !

Barberine d’Ornano
Directrice associée et formatrice chez Reor.

Camille Delporte
Consultante, coach et formatrice chez Reor.

 

A propos des auteurs cités
Jules Verne (1828-1905) est un écrivain français, auteur de romans d’aventures valorisant les progrès scientifiques du 19e siècle. Très connu notamment pour les célèbres De la terre à la lune (1865), Vingt mille lieues sous les mers (1870) ou encore Le Tour du monde en quatre-vingts jours (1873).

Berthe Morisot (1841-1895) est une artiste peintre française. Elle est considérée comme l’un des membres les plus influents du mouvement impressionniste dont elle fut une cofondatrice.

Il faut agir pour apprendre

Il faut agir pour apprendre

Mirga Grazinyté-Tyla, cheffe d'orchestre

Mirga Grazinyté-Tyla, cheffe d’orchestre

« Il faut agir pour apprendre : posséder une méthode de piano ne suffit pas à tirer de cet instrument des sons harmonieux ! » Citation de Françoise Kourilsky.

Lors d’une séance de coaching, Louis indique d’un ton affirmé « déjà bien s’y connaître sur le management ! » Et pourtant, un peu plus tard dans l’échange, il partage également appréhender et reporter depuis plusieurs jours un entretien de recadrage avec l’un de ses collaborateurs.
Avoir sur une étagère un livre de management ou même agrandir sa boîte à outils de manager ne suffit pas à mieux manager son équipe ou mieux animer et mobiliser son Co-Dir !

Évidemment apprendre ! Toujours et encore apprendre ! Nous le faisons depuis que nous sommes nés. Apprendre professionnellement, oui mais comment ?
De très nombreuses façons s’offrent à nous : nourrir le mental, lire un livre d’un expert sur le thème, suivre un Mooc, comprendre d’abord, agir ensuite, expérimenter, ressentir ce que cela fait dans le corps, se tromper peut-être, recommencer sûrement comme quand nous avons appris la marche, tomber et se relever, en tirer des enseignements, pratiquer lors de jeux de rôles, faire des allers-retours entre théorie, pratique, retours sur expérience, échanger entre pairs, à bâtons rompus ou en mode co-développement, partager des bonnes pratiques, inventer de nouvelles façons de se comporter, de manager, etc.

En tant que coachs, formateurs, nous avons à cœur de proposer des chemins d’apprentissages variés et adaptés aux besoins des publics concernés. Dans nos accompagnements, nous mettons particulièrement nos expériences, notre écoute, notre créativité, notre pragmatisme, au service de l’objectif visé. Ainsi la notion travaillée devient plus aisément intégrée, « incarnée », pour en faciliter l’accès, l’utilisation, l’appropriation.
Vers une symphonie humaine et managériale !

Quelques clés pour aller plus loin sur le sujet
1. Prendre un temps pour regarder dans le rétroviseur
Comment appréciez-vous apprendre ?
Qu’avez-vous appris sur vous-même lors du dernier projet marquant que vous avez mené ou auquel vous avez participé ?
Si c’était à refaire, qu’est-ce que vous feriez différemment ?

2. Se tourner vers le futur et se projeter d’ici trois ou six mois
Qu’avez-vous envie et/ou besoin d’apprendre ?
Comment allez-vous vous y prendre pour gagner en aisance sur ce thème ?

3. Agir en conscience et avec indulgence vis-à-vis de soi-même
Comment vous autorisez-vous à vous tromper, à recommencer ?
Comment pourriez-vous oser davantage ?

Camille Delporte
Consultante, coach et formatrice chez Reor

A propos de
Françoise Kourilsky
Françoise Kourilsky est
Docteur en Psychologie, diplômée de Sciences Po, auteure « Du désir au plaisir de changer. Le coaching du changement. » et « Se réjouir. S’apaiser. Réussir. »

Mirga Grazinyté-Tyla est une cheffe d’orchestre lituanienne. Elle dirige l’orchestre symphonique de Birmingham depuis février 2016.

 

L’imagination est plus importante que le savoir

L’imagination est plus importante que le savoir

Photo du spectacle Einstein on the beach - Opéra de Philip Glass, mis en scène par Robert Wilson en 1976

Photo de l’opéra Einstein on the beach, 1976 : Philip Glass, Robert Wilson, Lucinda Childs

« L’imagination est plus importante que le savoir. »
Citation d’Albert Einstein

Un homme se promène en ville, de nuit, et aperçoit un autre homme sous un lampadaire, penché vers le sol, semblant chercher quelque chose.
« Bonsoir, vous avez perdu quelque chose ? Je peux vous aider ?
– Oui, j’ai fait tomber mes clés.
– Et vous les avez perdues dans ce coin ?
– Non, mais c’est le seul endroit éclairé. »

Le « syndrome du lampadaire » est cette propension à traiter les problèmes que l’on sait traiter et non ceux que l’on doit traiter, à investir dans les solutions connues même si elles ne sont pas ou plus forcément adaptées.

Or, le monde bouge de plus en plus vite. Ne pas évoluer revient à régresser.
Imaginer d’autres « possibles » est désormais une nécessité, qu’il s’agisse :

  • de nouveaux produits ou services en réponses à de nouveaux besoins, à de nouvelles possibilités ou contraintes ;
  • de nouvelles façons d’organiser le travail et/ou de réaliser des tâches.

Cette nécessité d’innover vaut pour l’industrie, le monde des services et l’administration.
Faut-il être Albert Einstein, le docteur Brown ou le Professeur Tournesol pour inventer ? Peut-être. Mais les innovations sont le plus souvent le fruit d’actions collectives ou coordonnées.
Et l’on innove davantage sur le terrain que dans les laboratoires.
Innover, une question de moyens ? Non, bien plutôt la somme de façons d’être, d’agir et de penser, individuelles et collectives :

  • « vouloir » (être motivé) implique que des objectifs soient fixés et qu’une utilité soit identifiée ;
  • « pouvoir » (avoir le droit, s’autoriser à) implique que l’innovation soit considérée comme une
    « bonne façon de travailler », que l’on fasse confiance à l’intelligence collective et qu’on y consacre le temps nécessaire ;
  • « savoir » car innover n’est pas un don. Cela repose sur des techniques éprouvées d’amélioration continue, et sur des processus créatifs visant non seulement à changer les choses, mais aussi à changer sa façon de voir, via des processus tels que l’analogie, l’hybridation, etc.
  • « savoir-être » (partager des valeurs relationnelles) : écouter, échanger, ne pas juger a priori, être curieux, faire confiance, oser, donner le droit à l’erreur.

Nous sommes tous des innovateurs !

Gabriel de Richaud
Consultant, coach et formateur chez Reor
Hypnothérapeute
Ecrivain

Albert Einstein (1879-1955)
Prix Nobel de Physique en 1921.
Il publie sa théorie de la relativité restreinte en 1905 et sa théorie de la gravitation, dite relativité générale, en 1915. Il contribue largement au développement de la mécanique quantique et de la cosmologie,

A propos de l’illustration
Photo de l’opéra Einstein on the beach, 1976.
Musique : Philip Glass.
Mise en scène, scénographie, lumière : Robert Wilson.
Chorégraphie : Lucinda Childs.

Philip Glass est un musicien et compositeur américain né en 1937. Il est l’un des pionniers de la musique minimaliste.
Robert Wilson est un metteur en scène américain né en 1941. Dès la fin des années soixante, il devient le chef de file du théâtre d’avant-garde.
Lucinda Childs est une danseuse et chorégraphe américaine née en 1940, figure majeure de la danse contemporaine.

Si une idée ne paraît pas d’abord absurde, alors il n’y a aucun espoir qu’elle devienne quelque chose

Si une idée ne paraît pas d’abord absurde, alors il n’y a aucun espoir qu’elle devienne quelque chose

Ready made

Ready made de Man Ray, 1922

« Si une idée ne paraît pas d’abord absurde, alors il n’y a aucun espoir qu’elle devienne quelque chose. »
Citation d’Albert Einstein

Par définition, une idée nouvelle est…
nouvelle ! Si on ne l’a pas eue avant, c’est qu’il y a de très bonnes raisons à cela. Et des raisons puissantes. Et parmi ces raisons puissantes, il y en a une particulièrement efficace sur le cerveau humain : l’idée nouvelle peut paraître, au premier abord, contre-intuitive.
Trop d’exemples dans l’histoire : la terre ronde, le courant alternatif, la physique quantique… Des idées contre-intuitives que l’on a jugées absurdes, puis dangereuses, et finalement évidentes.

Mais attention tout de même : toutes les idées absurdes ne sont pas des idées nouvelles qui deviendront quelque chose ! On est d’accord ? Une idée est le fruit d’une pensée longue et rigoureuse, en lien étroit au travail quotidien de l’imagination.

Vous avez une idée nouvelle, vraiment nouvelle ? Rénover l’espace de l’open space ? Renouveler les méthodes de travail de votre équipe ? Vous savez exactement comment booster les ventes, gérer le temps au niveau macro de votre entreprise ? Vous pensez à un nouveau produit ?
Vous hésitez à aller proposer cette idée nouvelle à votre N+1. Cette appréhension est normale. Car vous voyez déjà les sourcils se lever, les (légers) sourires en coin qui vous posent deux trois questions sur la validité de cette idée ou sur votre santé mentale en ce moment… Vous sentez que vous allez avoir l’air stupide. C’est très désagréable. Et se rajoute le doute que vous ressentez, inhérent à toute idée nouvelle que l’on porte, puisque par définition on ne l’a jamais testée !

Malgré cela, il faut pourtant, « affirmer » cette idée, avoir la « présomption » que ça va marcher. En d’autres termes, prendre le risque de se tromper pour le bien commun de l’entreprise.

Il faut donc oser, un des cinq éléments fondamentaux de l’innovation. C’est souvent cette appréhension qui tue toute forme de création dans les entreprises. Le droit à l’erreur est la clé de l’innovation et de la créativité d’une entreprise : la clé de son réel développement.

Absurde est celui qui ne tente rien.

Gabriel de Richaud
Consultant, coach et formateur chez Reor
Hypnothérapeute
Ecrivain

A propos des auteurs cités
Albert Einstein (1879-1955)
Prix Nobel de Physique en 1921.
Il publie sa théorie de la relativité restreinte en 1905 et sa théorie de la gravitation, dite relativité générale, en 1915. Il contribue largement au développement de la mécanique quantique et de la cosmologie,

Man Ray (1890-1976)
Artiste américain, acteur majeur des mouvements Dada et surréaliste.

Parler est un besoin, écouter est un art

Parler est un besoin, écouter est un art

Concert-Anonyme-Musée de Tessé-Le Mans

Concert, Anonyme, Musée de Tessé, Le Mans

Citation de Johann Wolfgang von Goethe.
Nous sommes des êtres sociaux pour lesquels le besoin de contact est primordial, notamment à l’aide de ce qui nous est singulier : la communication à travers le langage.
Pour autant, Peter Drucker, éminent spécialiste en sciences sociales du management, terminait son exposé sur les huit pratiques pour devenir un manager vraiment efficace par ces mots : « Je vais vous confier un dernier point dont l’importance est telle que je l’élève au rang de règle : écoutez d’abord, parlez en dernier ».
Il soulignait ainsi que l’écoute est un enjeu clé du management et que trop peu de managers savent réellement écouter. Savoir écouter ses collaborateurs est devenu une nécessité, car les attentes des salariés ont évolué. S’ils sont prêts à s’engager pour leur entreprise, ils souhaitent parallèlement une prise en compte de leurs avis, de leurs attentes et de leurs besoins concernant leurs missions, leurs souhaits de développement et leur vision.
Ainsi pour être crédible et avoir un impact dans sa communication, un manager doit mobiliser sa capacité d’écoute.
Et cela peut paraître tout à fait injuste à des managers qui pensent passer une partie de leur temps à cela. Mais s’agit-il d’une vraie écoute ?
Pas celle qui pousse trop spontanément à vouloir faire accepter à l’autre notre point de vue, à être mal à l’aise face à des contradictions ou à une différence d’avis que nous pouvons ressentir comme agressif. Car ceci nous pousse souvent à entendre ce que nous voulons entendre, et non ce que notre interlocuteur voulait réellement dire.
Mais celle qui met en jeu une posture où l’on se départit des préjugés pour être en écoute profonde de ce que l’autre ressent, de ce que sont ses besoins.

Les managers sont souvent mal à l’aise avec le silence et veulent le combler, alors que, bien utilisé, le silence dans un échange permet de continuer à élaborer sa pensée, de faire le point intérieur sur ce qui vient de se dire.
L’art de l’écoute se traduit donc par :
– une attitude physique et mentale de disponibilité : on est vraiment centré sur l’autre ;
– la prise en compte de ce que l’autre explique, traduit et vit, dépourvue de réflexe automatique visant à vouloir contre-argumenter ;
– une économie de mots pour poser des questions de compréhension, souvent ouvertes, permettant à son interlocuteur de préciser sa pensée ;
– une reformulation permettant de synthétiser et de montrer à l’autre que vous écoutez vraiment, ce qui vous permet de vérifier votre bonne compréhension ;
– l’expression d’alternatives et d’hypothèses, voies possibles permettant à l’autre de prendre du recul et d’éclairer des « angles morts » ;
– la non-interruption des propos de l’autre ;
– la mise de côté des expressions qui obèrent l’écoute réelle, telles que : « c’est faux », « ce n’est pas vrai », « vous vous trompez », « vous avez mal compris », « vous devriez ».

Terminons par cet adage : « si nous avons une seule bouche, mais deux oreilles, c’est pour écouter deux fois plus qu’on ne parle ».

Thierry Mollichon
Directeur associé chez Reor

A propos de la peinture et des auteurs cités

  • Johann Wolfgang von Goethe (Francfort 1749 – Weimar 1832) est un écrivain, dramaturge, poète, théoricien de l’art et homme d’État allemand. Auteur notamment de Faust et des Souffrances du jeune Werther.
  • Peter Ferdinand Drucker (Vienne, Autriche, 1909 – Clarmont, USA, 2005) est un professeur, journaliste, consultant américain en management d’entreprise.
  • Le Concert est une oeuvre anonyme, conservée au Musée de Tessé, au Mans.

 

 

Conversation sur l’improvisation managériale

Conversation sur l’improvisation managériale

Hans Hartung – Acrylique sur toile-1966

Gabriel de Richaud interviewe Jérôme Lanvin, au sujet de l’improvisation managériale.

L’improvisation a mauvaise presse. Pourtant, on ne peut pas tout prévoir. il est donc normal d’improviser. Mais il faut s’y préparer. Comment ? Quelles sont les compétences à développer ?
Telles sont entre autres les questions abordées dans cette conversation sur l’improvisation managériale.

Les Conversations de Reor sont conçues, animées et réalisées par Gabriel de Richaud. Pour un manager, elles constituent l’occasion d’enrichir sa pratique professionnelle à travers le témoignage de spécialistes venus de domaines variés : le théâtre, la musique, l’industrie la Marine nationale, etc.


Hans Hartung (1904-1989) était un peintre représentant de l’abstraction lyrique au sein de l’École de Paris.