Conversation avec un pacha

Conversation avec un pacha

Bateaux-quittant-le-port-Le-Havre-Monet

Bateaux quittant le port du Havre, Monet

 

Gabriel de Richaud interviewe Marc de Briançon, Vice-Amiral d’escadre qui a été plusieurs fois pacha durant sa carrière d’officier de marine.

Ils évoquent tous les deux le parallèle qu’on peut établir entre une période de crise, comme celle que nous avons vécue durant le confinement, et la vie à bord d’un navire.

Les Conversations de Reor sont conçues, animées et réalisées par Gabriel de Richaud. Pour un manager, elles constituent l’occasion d’enrichir sa pratique professionnelle à travers le témoignage de spécialistes venus de domaines variés : le théâtre, la musique, l’équitation éthologique, la Marine nationale, etc.

Ces podcasts d’une durée d’environ 20 minutes peuvent être écoutés quand et où on le souhaite, via ordinateur, tablette ou mobile.

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Conversation sur l’incertitude

Conversation sur l’incertitude

Meta matics, Jean Tinguely

Meta Matics, Jean Tinguely

 

Gabriel de Richaud interviewe Jérôme Carpe, président directeur général de Reor, au sujet de son rôle et de ses prises de décision lors du confinement.

Comment manager dans l’incertitude ? Comment fédérer son équipe dispersée ? Comment maintenir la cohésion alors que des émotions et des inquiétudes de toutes sortes nous submergent ?  Et si les crises étaient l’occasion d’aborder les problèmes autrement ? Et si l’incertain nous rendait plus créatif  ?
Telles sont les questions abordées dans cette Conversation sur l’incertitude.

Les Conversations de Reor sont conçues, animées et réalisées par Gabriel de Richaud. Pour un manager, elles constituent l’occasion d’enrichir sa pratique professionnelle à travers le témoignage de spécialistes venus de domaines variés : le théâtre, la musique, l’équitation éthologique, la Marine nationale, etc.

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L’intelligence, c’est la faculté d’adaptation

L’intelligence, c’est la faculté d’adaptation

Paul-Philippe Sanguin de Jossigny, Caméléon

Citation d’André Gide.
Si l’intelligence, c’est la faculté d’adaptation, la notion même d’adaptation est en profonde mutation. On identifie l’adaptation à la théorie darwinienne de la sélection naturelle. Cette théorie induit la croyance que les relations entre espèces au sein des écosystèmes se résument à la compétition et à la prédation.

Aujourd’hui, cette croyance se nuance fortement chez les biologistes, les primatologues, ou chez les neuroscientifiques.

A LIRE : ouvrages de biologistes, primatologues et neuroscientiques

L’Entraide, L’autre loi de la jungle, Gauthier Chapelle et Pablo Servigne. Les travaux de Suzanne Simard sur la coopération entre les végétaux. Les recherches très célèbres du primatologue Frans de Waal.

On sait dorénavant que plus les ressources manquent, plus les êtres vivants collaborent. Quand les ressources sont nombreuses et riches, les êtres vivants deviennent compétitifs. L’exemple du pin à écorce blanche et du sapin des Rocheuses est significatif : dans des conditions difficiles, ils s’entraident et quand les conditions sont bonnes, ils entrent en compétition.

En réalité, la collaboration est la forme la plus répandue de l’adaptation dans la nature. D’autres exemples le prouvent : des manchots qui se blottissent les uns contre les autres pour se tenir chaud et qui se relaient pour occuper la position la plus inconfortable, à la domestication des pucerons par les fourmis. Dans la nature, l’adaptation est une question de vie et de mort. Les animaux savent que quand la compétition est trop dangereuse, il faut être efficace.

Face à de gros changements, une entreprise qui ouvre des espaces collaboratifs permanents entre des services pluriels et diversifiés (à la manière des techniques de la permaculture) offre une grande adaptabilité aux défis.

Ces espaces poreux et denses stimulent l’innovation, la création d’un « nous », l’intelligence collective et la mutualisation. L’indépendant, imbriqué dans un réseau très diversifié, s’adapte alors mieux et durablement.

Gabriel de Richaud
Consultant senior chez Reor

Illustration de l’article :
Paul-Philippe Sanguin de Jossigny, 1750-1827, est un militaire, capitaine, ingénieur et dessinateur pour Philibert Commerson, médecin, explorateur et naturaliste français.

Vous n’avez cessé d’essayer ? Vous n’avez cessé d’échouer ? Aucune importance ! Réessayez, échouez encore, échouez mieux.

Vous n’avez cessé d’essayer ? Vous n’avez cessé d’échouer ? Aucune importance ! Réessayez, échouez encore, échouez mieux.

L’Intrigante, Konrad Klapheck, 1964.

« Vous n’avez cessé d’essayer ? Vous n’avez cessé d’échouer ? Aucune importance ! Réessayez, échouez encore, échouez mieux. »
Citation de Samuel Beckett.

Tout le monde a déjà joué une fois dans sa vie à la bataille navale ! Il est évident que si on ne tente pas de tirer complètement au hasard, on ne risque pas de toucher l’autre. On doit recueillir un certain nombre « dans l’eau » afin de situer les bateaux (et autres) de l’adversaire et affiner nos tirs. Il faut se tromper pour mieux analyser la situation.
Pour vous, comme pour votre entreprise, l’innovation et l’apprentissage sont à ce prix : se donner le droit à l’erreur. Le pourcentage de déchet dans la créativité est important : 97%. Si le temps passé à écrire correspondait à des livres publiés, Flaubert aurait dû livrer au monde une soixantaine d’ouvrages. Il en a publié seulement vingt-cinq. On peut calculer que des écrivains à plein temps finissent en moyenne un livre tous les cinq ans : On peut calculer que des écrivains à plein temps finissent en moyenne un livre tous les cinq ans : soixante treize pages utilisables par an, ou un cinquième de page utilisable
par jour ! [1].
Évidemment, les échecs des uns, les ratés des autres, ce n’est pas ce qui fait la une des médias.
Les hommes et les femmes qui réussissent sont encensés pour leurs réussites. Ce n’est pas populaire dans nos sociétés de parler des nombreux échecs qui les ont précédés. Et pourtant, oui, ils sont nombreux : vous pouvez, pour vous en convaincre, consulter par exemple l’extraordinaire périple des créateurs d’Airbnb ! et tant d’autres récits de vie qui font dire à Bill Gates, non titulaire de son diplôme d’Harvard : l’échec est un diplôme !

En neuro-ergonomie, on se rend compte dans des recherches récentes [2] que la sanction de l’échec (dès l’école en France) entraîne ce qu’on nomme « une impuissance acquise ». Il est évident pour vous que si nous sanctionnions un tout petit enfant qui apprend à marcher à chaque fois qu’il tombe, il préfèrera rester à quatre pattes !
De la même manière, il est absolument indispensable pour une entreprise (comme pour vous-même) de soutenir vos actions avant vos réussites, d’encourager vos tentatives et de bien les valoriser.
Vos belles victoires à venir en dépendent.

[1] En vivant, en écrivant, Annie Dillard, Christian Bourgeois éditeur, avril 2017, p.23.
[2] Libérez votre cerveau, Idriss J. Aberkane, Robert Laffont, 2019.

A propos des auteurs cités
Samuel Beckett est un écrivain, poète, dramaturge irlandais (1906-1989), lauréat du prix Nobel de littérature en 1969.
La peinture L’Intrigante, 1964, est de Konrad Klapheck, peintre allemand né en 1935.
Annie Dillard est une romancière, poétesse et essayiste américaine, née en 1945, titulaire du prix Pulitzer de l’essai en 1975 pour son essai Pèlerinage à Tinker Creek.
Idriss Aberkane est un conférencier et essayiste français né en 1986.

Gabriel de Richaud
Consultant senior chez Reor

Conversation sur la prise de recul

Conversation sur la prise de recul

Portrait de Max Ernst par Frederik Sommer, 1946

 

Gabriel de Richaud interviewe François Semelet, au sujet de sa posture de manager lorsqu’il était Directeur général de Danone.

Comment transformer la relation avec un collaborateur méfiant ? Comment gagner la confiance d’ équipes déjà constituées lorsqu’on prend un nouveau poste ? Comment gérer un conflit de valeurs avec sa tutelle ?
Telles sont entre autres les questions abordées dans cette conversation sur la prise de recul.

François Semelet
Après des études d’Ingénieur à l’École Nationale Supérieure en Agronomie et Industries Alimentaires de Nancy (ENSAIA), spécialisation biochimie, et après son service militaire, François Semelet entre en 1966 chez Kronenbourg comme chef d’atelier puis est envoyé pour six mois dans une brasserie du Groupe à Pointe Noire.
Il prend ensuite la direction d’une brasserie à Obernai pendant quatre ans, puis dirige des services d’appui (logistique et gestion). En même temps, il est chef de projet de la construction d’une troisième brasserie, construction qui sera stoppée au dernier moment.
En 1981, il prend la direction industrielle de l’ensemble des brasseries du groupe BSN (Danone aujourd’hui) après la fusion de différentes sociétés autrefois concurrentes.
En 1988, il entre chez Bel où il occupe d’abord des fonctions de Directeur technique. Puis il  devient directeur industriel de l’ensemble des fromageries métropoles et internationales, jusqu’à son départ en retraite fin 2002.

Les Conversations de Reor sont conçues, animées et réalisées par Gabriel de Richaud. Pour un manager, elles constituent l’occasion d’enrichir sa pratique professionnelle à travers le témoignage de spécialistes venus de domaines variés : le théâtre, la musique, l’industrie la Marine nationale, etc.

Si une idée ne paraît pas d’abord absurde, alors il n’y a aucun espoir qu’elle devienne quelque chose

Si une idée ne paraît pas d’abord absurde, alors il n’y a aucun espoir qu’elle devienne quelque chose

Ready made

Ready made de Man Ray, 1922

« Si une idée ne paraît pas d’abord absurde, alors il n’y a aucun espoir qu’elle devienne quelque chose. »
Citation d’Albert Einstein

Par définition, une idée nouvelle est…
nouvelle ! Si on ne l’a pas eue avant, c’est qu’il y a de très bonnes raisons à cela. Et des raisons puissantes. Et parmi ces raisons puissantes, il y en a une particulièrement efficace sur le cerveau humain : l’idée nouvelle peut paraître, au premier abord, contre-intuitive.
Trop d’exemples dans l’histoire : la terre ronde, le courant alternatif, la physique quantique… Des idées contre-intuitives que l’on a jugées absurdes, puis dangereuses, et finalement évidentes.

Mais attention tout de même : toutes les idées absurdes ne sont pas des idées nouvelles qui deviendront quelque chose ! On est d’accord ? Une idée est le fruit d’une pensée longue et rigoureuse, en lien étroit au travail quotidien de l’imagination.

Vous avez une idée nouvelle, vraiment nouvelle ? Rénover l’espace de l’open space ? Renouveler les méthodes de travail de votre équipe ? Vous savez exactement comment booster les ventes, gérer le temps au niveau macro de votre entreprise ? Vous pensez à un nouveau produit ?
Vous hésitez à aller proposer cette idée nouvelle à votre N+1. Cette appréhension est normale. Car vous voyez déjà les sourcils se lever, les (légers) sourires en coin qui vous posent deux trois questions sur la validité de cette idée ou sur votre santé mentale en ce moment… Vous sentez que vous allez avoir l’air stupide. C’est très désagréable. Et se rajoute le doute que vous ressentez, inhérent à toute idée nouvelle que l’on porte, puisque par définition on ne l’a jamais testée !

Malgré cela, il faut pourtant, « affirmer » cette idée, avoir la « présomption » que ça va marcher. En d’autres termes, prendre le risque de se tromper pour le bien commun de l’entreprise.

Il faut donc oser, un des cinq éléments fondamentaux de l’innovation. C’est souvent cette appréhension qui tue toute forme de création dans les entreprises. Le droit à l’erreur est la clé de l’innovation et de la créativité d’une entreprise : la clé de son réel développement.

Absurde est celui qui ne tente rien.

Gabriel de Richaud
Consultant, coach et formateur chez Reor
Hypnothérapeute
Ecrivain

A propos des auteurs cités
Albert Einstein (1879-1955)
Prix Nobel de Physique en 1921.
Il publie sa théorie de la relativité restreinte en 1905 et sa théorie de la gravitation, dite relativité générale, en 1915. Il contribue largement au développement de la mécanique quantique et de la cosmologie,

Man Ray (1890-1976)
Artiste américain, acteur majeur des mouvements Dada et surréaliste.

L’imagination est plus importante que le savoir

L’imagination est plus importante que le savoir

Photo du spectacle Einstein on the beach - Opéra de Philip Glass, mis en scène par Robert Wilson en 1976

Photo de l’opéra Einstein on the beach, 1976 : Philip Glass, Robert Wilson, Lucinda Childs

« L’imagination est plus importante que le savoir. »
Citation d’Albert Einstein

Un homme se promène en ville, de nuit, et aperçoit un autre homme sous un lampadaire, penché vers le sol, semblant chercher quelque chose.
« Bonsoir, vous avez perdu quelque chose ? Je peux vous aider ?
– Oui, j’ai fait tomber mes clés.
– Et vous les avez perdues dans ce coin ?
– Non, mais c’est le seul endroit éclairé. »

Le « syndrome du lampadaire » est cette propension à traiter les problèmes que l’on sait traiter et non ceux que l’on doit traiter, à investir dans les solutions connues même si elles ne sont pas ou plus forcément adaptées.

Or, le monde bouge de plus en plus vite. Ne pas évoluer revient à régresser.
Imaginer d’autres « possibles » est désormais une nécessité, qu’il s’agisse :

  • de nouveaux produits ou services en réponses à de nouveaux besoins, à de nouvelles possibilités ou contraintes ;
  • de nouvelles façons d’organiser le travail et/ou de réaliser des tâches.

Cette nécessité d’innover vaut pour l’industrie, le monde des services et l’administration.
Faut-il être Albert Einstein, le docteur Brown ou le Professeur Tournesol pour inventer ? Peut-être. Mais les innovations sont le plus souvent le fruit d’actions collectives ou coordonnées.
Et l’on innove davantage sur le terrain que dans les laboratoires.
Innover, une question de moyens ? Non, bien plutôt la somme de façons d’être, d’agir et de penser, individuelles et collectives :

  • « vouloir » (être motivé) implique que des objectifs soient fixés et qu’une utilité soit identifiée ;
  • « pouvoir » (avoir le droit, s’autoriser à) implique que l’innovation soit considérée comme une
    « bonne façon de travailler », que l’on fasse confiance à l’intelligence collective et qu’on y consacre le temps nécessaire ;
  • « savoir » car innover n’est pas un don. Cela repose sur des techniques éprouvées d’amélioration continue, et sur des processus créatifs visant non seulement à changer les choses, mais aussi à changer sa façon de voir, via des processus tels que l’analogie, l’hybridation, etc.
  • « savoir-être » (partager des valeurs relationnelles) : écouter, échanger, ne pas juger a priori, être curieux, faire confiance, oser, donner le droit à l’erreur.

Nous sommes tous des innovateurs !

Gabriel de Richaud
Consultant, coach et formateur chez Reor
Hypnothérapeute
Ecrivain

Albert Einstein (1879-1955)
Prix Nobel de Physique en 1921.
Il publie sa théorie de la relativité restreinte en 1905 et sa théorie de la gravitation, dite relativité générale, en 1915. Il contribue largement au développement de la mécanique quantique et de la cosmologie,

A propos de l’illustration
Photo de l’opéra Einstein on the beach, 1976.
Musique : Philip Glass.
Mise en scène, scénographie, lumière : Robert Wilson.
Chorégraphie : Lucinda Childs.

Philip Glass est un musicien et compositeur américain né en 1937. Il est l’un des pionniers de la musique minimaliste.
Robert Wilson est un metteur en scène américain né en 1941. Dès la fin des années soixante, il devient le chef de file du théâtre d’avant-garde.
Lucinda Childs est une danseuse et chorégraphe américaine née en 1940, figure majeure de la danse contemporaine.