Basculer du jour au lendemain, et souvent sans préparation, dans le télétravail et l’isolement subis provoque un choc. Face à ce choc, notre instinct de survie se met en place, et avec lui une cascade d’émotions : sidération, colère, peur, culpabilité, tristesse. Ce processus est normal. Ces émotions sont des signaux que nous envoie notre cerveau pour nous pousser à réagir, nous protéger et aller de l’avant.

Conseils

  1. Acceptez de douter et de ressentir des émotions… (c’est normal et plutôt sain) tout en veillant à ne pas trop faire peser cette charge mentale sur votre équipe et votre entourage familial ou amical. Identifiez et nommez ce que vous ressentez. Si besoin recherchez une écoute auprès de vos pairs ou de votre ligne hiérarchique, ou à l’extérieur de l’entreprise.
  2. Osez affronter les émotions de vos collaborateurs et leurs excès. L’échange n’est certes pas agréable, mais il est nécessaire. Ne craignez pas de ne pas avoir toutes les réponses aux questions qui seront posées.3. Ecoutez en appliquant les principes de l’écoute active : absence de jugement ou d’évaluation, pas d’interprétation, ni de conseil ou de décision immédiate. Laissez le temps à votre interlocuteur de décrire ce qu’il ressent ; ne précipitez pas les choses. Chacun a le droit de ressentir ce qu’il ressent ! Evitez de vous raccrocher à des formules du type « Il ne faut pas dire ça ! ». Reformulez, pour montrer à votre interlocuteur qu’il a été bien compris, et posez-lui éventuellement des questions ouvertes pour lui permettre d’approfondir son propos.
    4. Et si le collaborateur n’évoque pas spontanément son ressenti lié à la crise ? Posez-lui simplement la question. Et laissez, le cas échéant, un temps de silence, sans jamais bien sûr le forcer à dévoiler ce qu’il ne souhaite pas confier.

    5. Après avoir écouté et reformulé les propos de votre interlocuteur, évoquez -si vous le souhaitez- vos propres émotions ou interrogations, puis exposez les faits de la manière la plus objective possible ; partagez votre analyse de la situation et de ses conséquences, sans chercher à convaincre ! Le temps consacré à cette séquence en tête-à-tête peut être porteur d’un nouveau positionnement, d’idées nouvelles ou de découverte de compétences insoupçonnées…

    6. En période de confinement, renouvelez ce temps essentiel de façon régulière, à une fréquence propre à chaque collaborateur. Il est complémentaire aux échanges collectifs.

Ce que je pourrais faire de plus

  • Écrire mes propres émotions pour les mettre à distance et les objectiver.
  • (Re)lire « La force des émotions », de François Lelord et Christophe André.